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Hommage à David Sassoli - le 17/01/2022 10:43 par D_Boulasha

Hommage à David Sassoli,
passionné par l’Europe et ‘uomo perbene’

Par Djémila Boulasha -

16 janvier 2022

David-Sassoli.jpgCe 11 janvier 2022, un illustre ‘Européen convaincu’[1] vient de tirer sa révérence. Humaniste animé par la passion de l’Europe, tel était l’Italien David-Maria Sassoli, Président social-démocrate du Parlement européen depuis le 3 juillet 2019, qui vient de disparaître à l’âge de 65 ans.Hospitalisé depuis le 26 décembre dernier à l’hôpital d’Aviano dans la province de Pordenone en Italie, il a succombé à une complication grave due à un dysfonctionnement du système immunitaire. Il avait déjà dû mettre ses activités entre parenthèses en automne pour raisons de santé.

Son mandat devait arriver à échéance la semaine prochaine, à la moitié de la législature quinquennale, conformément aux accords conclus entre les groupes politiques du Parlement européen S&D (Socialistes et démocrates), Parti Populaire Européen (PPE droite) et Renew Europe (centristes et libéraux). En 2019, ces derniers avaient soutenu son élection surprise (il ne faisait pas partie des candidats pressentis), à la faveur de tractations générales entre ces grands courants politiques européens pour se répartir les rênes des principales institutions européennes (Conseil européen, Commission européenne et Parlement européen) dans cet esprit de compromis si emblématique du microcosme européen ; une des conditions du ‘deal’ impliquant que la seconde moitié du mandat soit dévolue à l’élection d’un candidat PPE.

Le Parlement européen, qui se réunira en session plénière à Strasbourg du 17 au 20 janvier, avait ainsi prévu dans son agenda de procéder à l’élection de son nouveau Président; David Sassoli n’avait d’ailleurs pas souhaité se représenter nonobstant le soutien de son groupe, les sociaux-démocrates (S&D), deuxième force politique au Parlement européen, qui avait alors renoncé à présenter un candidat, ouvrant la voie à l’élection  probable de la candidate maltaise du groupe PPE (droite), Roberta Metsola, actuellement première vice-présidente du Parlement européen (qui en compte 14). La Camarde entre-temps s’en est mêlée, la désignant ainsi, conformément au règlement de cette institution, Présidente par intérim jusqu’à l’élection prévue le 18 janvier prochain.

Député européen depuis 2009, David Sassoli était devenu en 2014, suite à sa réélection, vice-président du Parlement européen en charge du budget, de l’immobilier et de la politique euro-méditerranéenne. En tant que membre de la Commission des transports et du tourisme, il avait été rapporteur pour la réforme ferroviaire européenne (4ème paquet ferroviaire) et le ciel unique européen. En 2019, il est élu à la tête de l’institution, succédant à l’Italien Antonio Tajani, proche de Silvio Berlusconi, membre du PPE et ancien journaliste comme lui.

Car David Sassoli, né le 30 mai 1956 à Florence, est en effet un ancien journaliste fort connu des téléspectateurs italiens. Après des études de sciences politiques, engagé dans des actions sociales éducatives, il chemine dans le milieu de la presse, collabore au quotidien Il Giorno. En 1989, il couvre sur place la chute du Mur de Berlin. Puis il intègre en 1992 la RAI dont il deviendra plus tard le présentateur vedette du journal télévisé de 20 heures sur la Rai Uno et vice-directeur. En 2009, il s’engage en politique, à la faveur de la création du Parti démocrate (PD) par Walter Veltroni, ex-maire de gauche de Rome en se présentant aux élections européennes sous cette bannière. Il devient le chef de la délégation du PD au sein du Parlement européen, institution européenne à laquelle il se consacre dès lors, hormis sa tentative avortée de se porter candidat aux primaires de son parti pour les élections municipales de Rome en 2013.

«Notre défi est de construire un nouveau monde respectueux de l’Homme et de la nature, avec une économie au service du bien-être de tous, et ne servant pas uniquement les intérêts de certains. Noël est le moment où l’espoir naît. Nous devons être cet espoir pour tous ceux qui sont dans le besoin, pour tous ceux qui sont confrontés à l’injustice.» Tels étaient ses ultimes vœux pour les fêtes de Noël et de fin d’année. Message qui caractérisait bien cet homme enclin à l’empathie et mû par le souci de contribuer à un monde meilleur.

Les hommages émus qui lui ont été rendus dans le milieu européen à Bruxelles, et ce quelle que soit la couleur politique, ainsi qu’en Italie et partout en Europe témoignent tous de cette personnalité bienveillante, ‘homme bon’ comme l’a déclaré Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne. Les drapeaux ont été mis en berne ce mardi 11 janvier devant les bâtiments des institutions européennes et une minute de silence a été observée devant le Parlement européen à Bruxelles. Une cérémonie est également prévue ce lundi à Strasbourg, où les Députés européens se retrouveront en session plénière. Des funérailles d’Etat ont été organisées en son honneur à Rome ce 14 janvier.

Parlement européen à Strasbourg

Homme politique réputé consensuel, facilitateur, bon connaisseur des arcanes institutionnelles européennes, oeuvrant dans un esprit de compromis et non de compromission, au-dessus des intrigues de palais, David Sassoli a dès le début de son mandat de Président dû faire face à la crise pandémique qui s’était abattue sur le monde; il a ainsi réinventé le Parlement européen pour qu’il puisse continuer ses travaux en mettant en place – une première dans le monde -, un mode de débat et de vote à distance des Députés européens. David Sassoli avait également initié en avril dernier une réflexion sur le futur du Parlement européen: ‘Repenser la démocratie parlementaire’, impliquant les Députés européens et le personnel administratif, tant les questions de démocratie européenne, la nécessaire reconnection réciproque de l’Europe et de ses institutions avec les citoyens, le souciaient. Il se réjouissait ainsi de l’implication des citoyens dans la Conférence du futur de l’Europe, exercice démocratique paneuropéen majeur lancé le 9 mai 2021, scandé par une série de débats impliquant les acteurs politiques dont le Parlement européen mais aussi et surtout les citoyens ; les travaux s’achèveront le 9 mai 2022 et aboutiront à des propositions sur l’Europe du futur.

Attaché au rôle pivot du Parlement européen, qu’il estimait devoir être le siège de la démocratie européenne, plaidant pour un droit d’initiative législative accordé à son institution, David Sassoli voulait faire de cette dernière «un Parlement moderne, plus transparent, éco-durable, accessible aux citoyens», comme il le soulignait dans son discours de candidature du 3 juillet 2019.

Ardent défenseur et promoteur de la démocratie européenne et des valeurs européennes, de liberté et des libertés publiques, de dignité, de solidarité et des Droits de l’Homme, et ce, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union européenne, David Sassoli se montrait ferme avec les dérives illibérales de la Pologne et de la Hongrie. Il avait fait les frais de son engagement en faveur de l’opposant russe Alexei Navalny[2] en se retrouvant interdit d’entrée sur le territoire russe le 30 avril dernier, tout comme d’ailleurs les 7 autres responsables européens (dont la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova, chargée des Valeurs et de la Transparence). Cela en représailles des sanctions adoptées par le Conseil de l’Union européenne les 2 et 22 mars derniers contre des responsables de l’arrestation d’Alexeï Navalny et de persécutions massives et systématiques perpétrées en Tchétchénie.

David Sassoli s’était attaché indubitablement à aller de l’avant dans l’Europe d’après ; il plaidait pour un budget européen à la hauteur des ambitions et des défis de l’Union européenne notamment en matière d’exclusion sociale, pour de véritables compétences en matière de santé et des prérogatives fortes pour venir à bout des inégalités, convaincu que pour vaincre le nationalisme qu’il considérait comme «un virus pour une Europe qui doit rester forte et unie», il fallait renforcer la démocratie et la solidarité.

La solidarité, précisément, n’était pas un vain mot pour lui qui, dès son entrée en fonction avait indiqué que, sous sa mandature, «le Parlement sera toujours ouvert aux ONG» en lien avec sa volonté de réformer les accords de Dublin sur les demandeurs d’asile et l’immigration. Il rappelait en juin 2021, en ouverture d’une conférence sur ces thématiques, qu’«un de nos premiers devoirs est de sauver des vies» s’indignant que cette responsabilité soit dévolue aux seules ONG. Solidarité et proximité avec les citoyens, tel a été son leitmotiv tout au long de son mandat. Ainsi, fraîchement élu, David Sassoli se rend le 5 juillet 2019 à la station de métro Maelbeek à Bruxelles, un des sites des attentats de Bruxelles de 2016, pour rendre hommage à toutes les victimes du terrorisme en Europe. Il se montre particulièrement sensible aux citoyens les plus fragiles. C’est ainsi qu’il visite, quelques mois après son élection, le 7 octobre 2019 à l’occasion de son premier déplacement en France, un des restos du cœur de Paris où il s’engage à faire de la protection des plus démunis une bataille centrale du Parlement européen et à défendre le Fonds européen d’aide aux plus démunis pour le doter d’un budget conséquent.

Pour joindre les actes à ses paroles, il n’avait pas hésité, fait unique dans les annales européennes, à mettre à disposition en pleine crise pandémique, les locaux et les infrastructures inutilisées du Parlement européen (aussi bien à Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg): à Strasbourg, siège officiel du Parlement européen, c’est un centre de dépistage du Covid-19 qui s’installe le 11 mai 2020 au rez-de-chaussée du bâtiment Louise Weiss. Les cuisines de l’institution (dans les 3 villes) sont également mises à contribution puisque dès le 29 avril 2020, elles préparent quelque 500 à 1000 paniers-repas par jour, collectés par les associations caritatives et distribués quotidiennement à des familles monoparentales et des jeunes précaires. A Bruxelles, à la même période, son bâtiment Helmut Kohl accueille un centre d’accueil temporaire pour 100 femmes sans abri, géré par une association caritative, permettant aux bénéficiaires d’accéder, 24h sur 24, à une douche, 3 repas chauds et un lit. Au Luxembourg, les cabines de traduction sont utilisées pour favoriser les échanges entre des personnes malades de la Covid-19 et leur famille, sans risque de contamination.

Pour prendre la mesure de l’initiative inédite de David Sassoli, imaginons que d’autres vénérables institutions aient fait ou fassent encore de même: le Palais Bourbon, le Palais du Luxembourg, le Palais Montecitorio, le Palais Madame ; le Berlaymont (bâtiment principal de la Commission européenne à Bruxelles), le Justus Lipsus (bâtiment du Conseil de l’Union européenne du nom de l’humaniste belge du 16ème siècle), ce qui justifierait son appellation; Europe (bâtiment principal du Conseil européen, anciennement Résidence palace); le Palais de l’Elysée; le Palais du Quirinal, etc. Quelle révolution de…palais !

David Sassoli était, outre ‘il bello de la sinistra’ (dans tous les sens de l’expression) comme le surnommait jadis la presse italienne, un homme affable, proche des gens qu’il considérait, quels qu’ils soient, dans le plein sens étymologique du mot. Considération, de cum siderare: «regarder quelqu’un comme s’il était aussi important qu’une étoile» (‘Éthique de la considération’ de Corine Pelluchon). David Sassoli était habité par une profonde éthique. Éthique de la conviction? Éthique de la responsabilité? Pour Max Weber son concepteur, ces deux éthiques se complètent et «constituent ensemble l’homme authentique, c’est-à-dire un homme qui peut prétendre à la vocation politique».

Homme authentiquement politique, voilà ce qu’était David Sassoli, pleinement voué à la Cité, la Cité des Hommes. Il avait rappelé, le 9 mai 2020, en célébrant la Journée de l’Europe marquée par le 70e anniversaire de la Déclaration Schuman (qui a jeté les bases de la construction européenne), le fil d’Ariane de cette dernière: solidarité, égalité, égalité des chances pour tous ; en soulignant qu’«il y a 70 ans, nous avons dit ‘plus jamais’ à la guerre ; 70 ans plus tard, nous devons dire ‘plus jamais la faim et plus jamais la mort en Méditerranée’».  Exhortant les dirigeants politiques à retrouver le courage des fondateurs de l’Europe, il déclarait alors : «la politique est utile quand elle est courageuse et, quand elle est courageuse, elle peut changer le monde». Etchanger le monde plutôt qu’il ne nous change[3].

Oui, assurément, Monsieur Sassoli, il vous a fallu bien du courage pour faire de la politique pour changer le monde, sans qu’elle ne vous change et rester un ‘uomo perbene’.

Djémila Boulasha

[1] Européen convaincu: jargon en vogue dans le milieu ‘européen’ pour désigner un engagement fort en faveur de l’Europe.

[2] Alexei Navalny: lauréat le 20 octobre dernier du prix Sakharov 2021 pour la liberté de l’esprit décerné chaque année par le Parlement européen aux défenseurs des Droits de l’Homme et des libertés fondamentale.

[3] Pour faire écho à l’expression d’un des protagonistes du chef-d’œuvre d’Ettore Scola  ‘Nous nous sommes tant aimés’.


Kazakistan: cosa c’è dietro la rivolta e l’intervento russo - le 13/01/2022 15:07 par Maddalena_Tulanti

Kazakistan: cosa c’è dietro

la rivolta e l’intervento russo

13 Gennaio 2022,  di Maddalena Tulanti

Il prestigioso centro studi Carnegie di Mosca, considerato da tutti indipendente, aiuta a riflettere sulla rivolta popolare contro i rincari del gas in Kazakistan e sul successivo intervento repressivo delle truppe russe che ha portato al tramonto del regime di Nazarbaev e all’ascesa di Tokaev .

Ora che sembra stia tornando tutto alla (quasi) normalità in Kazakistan, con le truppe russe che si preparano a rientrare a Mosca per lasciare ai governanti locali il compito di risolvere i problemi di stabilità e di sicurezza, si può provare a ragionare su che cosa sia accaduto nei giorni scorsi in questo immenso paese dell’Asia centrale (19 milioni di abitanti, poco meno di 3 milioni di km quadrati di superficie, il nono per estensione nel mondo), stretto fra le pulsioni imperiali turche e cinesi, ma profondamente legato alla storia, alla politica e alla cultura della Santa Madre Russia.

Che cosa sia accaduto e perché lo descrive bene l’analisi del prestigioso Carnegie di Mosca, un centro studi considerato oggettivo e indipendente e per questo stimato anche dai circoli putiniani. L’analisi degli studiosi Aleksander Gabuev e Temur Umarov, entrambi specialisti dell’area, parte ricordando che fino ai primi di gennaio, quando è scoppiata la rivolta, il Kazakistan era considerato a Mosca un vero modello politico ed economico, dove l’autocrazia avanzata aveva trovato il punto di equilibrio sognato da tutti i governanti che non considerano inevitabile indossare il vestito della democrazia per partecipare al gran ballo delle Nazioni perbene.

In pochi giorni, dal 2 gennaio, questo credito è stato cancellato da un terremoto che pure era prevedibile e che però anche i più attenti osservatori avevano sottovalutato: l’aumento vertiginoso del costo del gas liquido, il gpl. I prezzi sono raddoppiati nel giro di poche ore, una decisione accompagnata dalla spiegazione che era il mercato a comandare e non più il governo. Se si pensa che il 90% dei trasporti kazaki utilizza il gpl per funzionare e che esso è presente nel 70% delle abitazioni, si comprende quanto sia stata determinante questa miccia per far esplodere l’incendio. Perché ovviamente l’inflazione del carburante ha avuto come effetto collaterale quello di fari aumentare anche i prezzi dei generi alimentari e quindi del resto dei prodotti. E la pandemia ha dato il colpo di grazia ai ceti più poveri impedendo, con i lockdown, la migrazione interna fra centri piccoli e grandi città che aveva fino al 2020 tenuto sotto controllo il tasso di disoccupazione. Tutto ciò in un contesto di generale calo del prezzo del petrolio che rendeva impossibile al governo intervenire con sussidi e sostegni.

Questo, insomma, il contesto economico in cui si sono verificate le sommosse, spiegano i due analisti. Sommosse che, fra l’altro, erano già avvenute negli ultimi tre anni, tra il 2018 e il 2021, e in un numero ragguardevole: almeno 1.300, esplose soprattutto nella ex capitale Alma Aty, quasi 2 milioni di abitanti, la città considerata più vivace e sensibile alle sirene dei liberali.

La politica a questo punto ha seguito l’economia. Quello che è accaduto in Kazakistan negli ultimi giorni è stato straordinario per due motivi. Primo, perché la rivolta ha affondato uno dei più longevi potentati ex sovietici, quello del presidente Nursultan Nazarbaev, da 30 anni al potere. Secondo, perché tutto è accaduto grazie all’intervento delle truppe di Mosca, chiamate dal successore in carica, Kasym-Jomart Tokaev. Nel chiedere aiuto ai fratelli maggiori, Tokaev si è appellato al trattato di mutua assistenza militare denominato “Organizzazione del Trattato di Sicurezza Collettiva”, più noto con la sigla anglofona Csto, firmato allo scioglimento dell’Urss, nel 1992, e del quale oggi fanno parte sei membri: Russia, Bielorussia, Armenia, Kazakistan, Tagikistan e Kirghizistan.

Buffo è che il presidente di turno di questo organismo sia oggi il capo del governo armeno, Nikol Pashynian, al quale Mosca rifiutò un intervento simile due anni fa, quando l’Armenia si confrontava con l’Azerbaijan per il controllo del Nagorno Karabakh: altro contesto, altre priorità. Altrettanto curioso è che fino allo scorso anno abbia fatto parte del Csto l’Afghanistan e che un membro in attesa di entrare nell’organismo sia l’Iran. Il “Grande gioco” in Asia centrale ha ancora il profumo dei grandi conflitti fra gli imperi del XIX secolo: alcuni protagonisti sono usciti di scena, come la Gran Bretagna; altri, come la Russia, hanno solo cambiato veste, ma gli interessi in gioco sono sempre gli stessi.

Tornando ai nostri giorni, perché Putin ha detto sì per la prima volta all’utilizzo del trattato? Perché ha accettato l’invito di Tokaev e ha inviato circa 2.000 soldati per aiutare un Paese amico a schiacciare i rivoltosi e riportare la stabilità? A sentire lui lo ha fatto perché – come ha spiegato all’agenzia di stampa Sputnik – la Russia “non permetterà mai rivoluzioni colorate alle sue porte”, alludendo all’arancione dell’Ucraina. Il Presidente russo ha aggiunto poi che in Kazakistan è stato portato un vero attacco allo Stato e che quelle iniziate come proteste pacifiche contro l’aumento dei prezzi del gas si sono rapidamente trasformate “in violenti disordini e atti di terrorismo” che “non sono né il primo né l’ultimo tentativo di intromettersi nella regione dall’estero”.

Ma la verità è che lo ha fatto perché ha un sacco di gatte da pelare in Europa (Bielorussia, Ucraina, la stessa Russia) e non si può permettere di avere molestatori anche in Asia. Abbiamo accennato alle pulsioni imperiali di Turchia e Cina in questa area: sia Erdogan per motivi politico-culturali (i kazaki parlano una lingua turca) sia Xi per ragioni geopolitiche (la regione ribelle Xinjiang, quella degli uiguri, confina con il Kazakistan) sarebbero più che felici di esercitare la propria influenza sul Paese. Per questo, con un intervento rapido e (per il momento) indolore, Mosca ha riaffermato la propria autorità.

Quanto alle conseguenze interne per il regime kazako, sono altrettanto travolgenti. Tokaev ha rotto il dualismo che lo accomunava a Nazarbaev dal 2019, quando il vecchio leader, oggi 81enne, lo scelse per iniziare l’operazione della successione. In questi ultimi giorni Tokaev ha fatto piazza pulita del cerchio magico dell’ex presidente, licenziando nell’ordine il capo del governo, il vicecapo della sicurezza nonché nipote del vecchio leader, il numero uno dei servizi segreti interni ed esteri e un bel po’ di funzionari importanti, uno per tutti l’ex presidente della Banca centrale del Paese. E, per ultimo, allontanando lo stesso Nazarbaev dalla poltrona più importante, quella di Capo del Consiglio di sicurezza, incarico che l’ex presidente aveva voluto tenere per sé.

Insomma – come sostengono gli analisti del Carnegie – se Tokaev non ha organizzato la rivolta, di sicuro ha saputo cogliere l’occasione per beneficiarne, facendo fuori l’intero nucleo forte dell’ex regime con il quale aveva dovuto scendere a patti al momento della nomina. E così la lunga vita del sistema di Nazarbaev è finita: “Elbasy” il Magnifico, come si era fatto chiamare, esce di scena sul serio.

Tutti alla fine sono felici e contenti, Mosca più di tutti. Putin si è fatto un amico più forte, giovane e moderno in Kazakistan, ha dimostrato che solo la Russia può garantire la stabilità e la sicurezza nell’Asia centrale e, soprattutto, ha ridato vita al Trattato militare Csto, che ora non esiste più solo sulla carta. È un pericolo? La Russia interverrà ancora? Difficile dirlo. Chi conosce Putin sa che non lesina minacce (vedi il dispiegamento di forze nel Donbass per mettere pressione all’Ucraina e ai suoi amici occidentali), ma anche che difficilmente farà un passo dal quale non potrebbe più tornare indietro.

Maddalena Tulanti

Napoletana, ha fondato nel 2000 e diretto fino al 2015 il Corriere del Mezzogiorno Puglia, dorso locale del Corriere della Sera. Laureata in Russo con il massimo dei voti presso l’Istituto Universitario Orientale di Napoli, esperta di politica internazionale, ha vissuto in Francia e in Russia. Inviata di guerra per l’Unità: nel 1994 è stata la prima giornalista italiana a trovarsi in Cecenia durante l’invasione dei russi e l’unica ad aver intervistato il presidente ribelle Dudaev nel bunker del palazzo presidenziale assediato dai carri armati di Mosca. Al rientro dalla Russia nel 1998 è nominata inviata speciale per seguire gli eventi più eclatanti in patria (l’alluvione di Sarno) e all’estero (la guerra del Kosovo). In seguito viene nominata caporedattore centrale del giornale. Lo resterà fino alla chiusura del quotidiano avvenuta il 2 luglio del 2000. Nell’ottobre dello stesso anno è a Bari per aprire il dorso del Corriere della Sera.


disparition de M. David Sassoli - le 11/01/2022 11:47 par Alberto_Toscano

“La Section Italie de l’Union internationale de la presse francophone exprime sa profonde tristesse suite à la disparition, ce 11 janvier 2022, du président du Parlement européen M. David Sassoli.
Journaliste italien, longtemps à la Rai, David Sassoli était député européen depuis 2009 et président du Parlement européen depuis 2019. Toujours engagé pour la défense de la liberté de la presse dan le monde entier, il a été exemplaire pour son activité en faveur de l’affirmation des valeurs de liberté et démocratie qui sont à la base de l’Union européenne “